2014 : Cambodge - Laos - Vietnam - Ouest Américain
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9 mars 2014

Ho Chi Minh et son très intéressant musée des Souvenirs de Guerre

Samedi 8 mars :

Comme vous vous en doutez, notre première visite à Ho Chi Minh est réservée à un marché : le marché Ben Thanh, le marché le plus populaire de la ville. Dans ce marché les stands de nourriture sont propres, pas très loin de nos standards (à part le froid qui reste très aléatoire). Où sont passés nos petits marchés rencontrés au Cambodge et au Laos ? Nous ne désespérons pas de les retrouver dès que nous serons à la campagne.





Nous partons pour un grand tour à pied dans la ville. Trois tendances architecturales s’y côtoient : asiatique (1ère photo), moderne (2ème photo) et coloniale (dans l’ordre : l’hôtel de ville avec la statue de l’oncle Ho en 1er plan, la cathédrale Notre Dame et la poste centrale).






Devant la poste centrale un couple de mariés est en train de faire des photos …


Cette longue balade dans le centre-ville de Ho Chi Minh nous a permis de nous rendre compte à quel point les rues sont envahies par les motos et qu’il n’est pas si simple que cela de traverser une rue, même à un feu rouge. A un feu rouge, ceux qui tournent à droite peuvent passer. Si on rajoute tous ceux qui ne respectent pas les feux, cela fait pas mal de monde qu’il faut surveiller quand on traverse. Si les motos sont dangereuses pour les piétons, les taxis le sont encore plus. Ils ne s’arrêtent pas, ils ne ralentissent même pas, c’est clairement aux piétons de les éviter …


 Voici la vision que vous avez lorsque vous traversez à un feu rouge. Quand vous saurez que lorsque le feu passe au vert, c’est comme le départ d’un grand prix moto, vous comprendrez que l’on ne traîne pas en traversant …



Et si vous pensez que c’est plus calme la nuit, vous vous trompez !


Malgré le danger qu’elles représentent, les motos nous offrent l’occasion de faire des photos sympas … Si vous regardez bien la dernière photo, vous verrez qu’ils sont cinq (comptez les pieds). Ce n’est pas le record : nous avons déjà vu six personnes sur une même moto !




L’après-midi, nous nous rendons au Musée des Souvenirs de Guerre. Moderne et très bien conçu, il présente les dommages subis par le pays et ses habitants durant la guerre du Vietnam. Ce musée, qui s’appelait il y a quelques années encore « musée des crimes de guerre américains », se veut être une dénonciation de l’agression américaine au Vietnam. Il est bien évidemment partial, les américains n’ont malheureusement pas été les seuls à commettre des atrocités pendant cette guerre.

Les différents thèmes abordés sont basés principalement sur un fond photographique extraordinaire. De nombreuses photos sont d’une violence difficilement soutenable. Nous avons été tout particulièrement affectés par la visite des salles consacrées aux atrocités commises durant la guerre et à l’utilisation de l’agent Orange.

Plus de 50 millions de litres de ce défoliant contenant de la dioxine furent déversés sur le Vietnam entre 1961 et 1971. Le but était de détruire toute végétation susceptible de cacher des combattants ennemis et de contaminer les sources d’approvisionnement en eau. Malheureusement, l’agent Orange ne s’est pas contenté de ces objectifs. Il a entraîné de nombreuses mutations génétiques qui aujourd’hui encore donnent lieu à de très nombreuses naissances d’enfants aux nombreuses et dramatiques malformations (absence de certains membres, crâne sur ou sous-dimensionnés, visages totalement difformes, absences d’yeux, corps déformés, nombreuses maladies de peau, …). Impossible de regarder les photos qui sont consacrées à ces victimes actuelles sans en ressortir totalement bouleversé.



Bien évidemment, les photos que nous présentons figurent parmi les plus « soft » du musée. Les deux qui suivent sont tout particulièrement émouvantes. La deuxième montre un GI tentant un bouche-à-bouche pour sauver son camarade.



Cette dernière photo, datant du 8 juin 1972, est sans doute la photo la plus connue de la guerre du Vietnam. Elle est intitulée « napalm girl », une dénomination qui rend inutile tout commentaire. Très grièvement brûlée, la petite fille âgée de 9 ans, a été transportée à l’hôpital de Saigon par Nick Ut, le photographe auteur du cliché. Après 14 mois d'hospitalisation et 17 interventions chirurgicales elle a pu être sauvée. Bien plus tard, à Washington, à l’occasion d’une cérémonie commémorative de la guerre du Vietnam, alors qu’elle faisait un discours devant des vétérans, elle a publiquement pardonné à l’officier qui avait ordonné le bombardement de son village au napalm. Kim Phuc Phan Thi est Ambassadrice de l’UNESCO depuis 1997. Aujourd’hui elle est à la tête d’une fondation œuvrant pour la paix dans le monde et aidant les enfants victimes de la guerre (http://www.kimfoundation.com/).


Même si cette visite est à la fois bouleversante et plus que marquante, personne ne devrait venir à Ho Chi Minh sans visiter ce musée qui exprime avec force la brutalité de la guerre, en particulier vis-à-vis de la population locale. Une chose est sûre, vous en repartirez en détestant la guerre …