Dimanche 23 Février
Au
Laos on loue toujours les scooters et les motos avec le réservoir quasiment
vide. Il y a juste assez d’essence pour aller à la première station-service. Si
on ramène un scooter avec de l’essence dans le réservoir, le loueur le siphonne
et garde le carburant pour lui. Comme hier soir nous avons ramené notre scooter
avec la moitié du plein, nous nous sommes entendus avec notre loueur :
nous lui relouons le scooter aujourd’hui à condition qu’il nous laisse
l’essence.
C’est
donc avec le même scooter que ce matin nous partons à une quinzaine de
kilomètres au nord de Vang Vieng, dans un secteur appelé le triangle de Tham Sang,
dans la vallée de la rivière Nam Song.
Au
programme du jour : visite de trois grottes situées dans le massif
karstique que l’on voit en arrière-plan sur les photos de la rivière Nam Son. Nous
nous garons en face de chez un laotien, juste avant le pont à péage pour
piétons qui traverse la rivière. Moyennant un petit pourboire il gardera un œil
sur le scooter.
Comme
souvent, une fois que nous avons traversé le pont payant (0,5 € par
personne), des sentiers partent dans tous les sens et il n’y a aucune
indication permettant de s’y retrouver. Par contre, des guides qui moyennant
rétribution sont prêts à nous aider, ça il y en a. A force, c’est fatigant ;
il faudrait toujours payer pour tout. Alors aujourd’hui on fera sans guide !
Nous trouverons sans trop de difficulté les trois grottes, même si nous les
visiterons dans l’ordre inverse de ce que nous avions initialement prévu.
La
première grotte que nous visitons est Tham Nam. Cette grotte est traversée par
une rivière qui s’assèche au plus fort de la saison sèche. Lorsque la rivière
n’est pas à sec, il n’y a qu’un moyen pour la visiter : on s’y laisse
flotter sur environ 500 mètres, aidé d’une chambre à air et guidé par une
corde. Michèle n’osera pas tenter l’expérience.
L’eau
est froide au départ, mais très vite on s’y habitue. Le déplacement à
l’intérieur de la grotte est facile et assez rapide. Mais dès que l’on
s’enfonce un peu sous la montagne, la lumière de l’entrée disparait et il ne
reste plus que l’éclairage apporté par la lampe frontale. Le boyau dans lequel
on se déplace fait une dizaine de mètres de large et nous n’avons jamais plus
de 1 ou 2 mètres d’air au-dessus de la tête. L’eau semble profonde, mais
difficile de se faire une idée précise. L’effet est impressionnant et très vite
une légère claustrophobie s’installe, surtout quand on fait la visite seul, ce
qui est mon cas. En groupe l’effet est sans doute moins impressionnant. On
n’entend pas un seul bruit, à part les clapotis crées par le déplacement de la
chambre à air sur l’eau. Je peux vous assurer d’une chose : je n’ai jamais
lâché la corde qui permet de se déplacer et de se diriger sur la rivière
souterraine. Et croyez-moi, le retour a été beaucoup plus rapide que l’aller !
Une
fois de plus, je ne parle pas des conditions de sécurité qui sont totalement
inexistantes ! Quand on part seul, on pourrait se noyer sans que personne
ne s’en rende compte.
Une petite marche en direction du nord nous
conduit aux deux autres grottes : Tham Loup et Tham Hoi. Comme la grotte d’hier,
ces deux grottes n’ont fait l’objet d’aucun aménagement. On loue une lampe et
on les explore sans savoir ce que l’on va trouver. Tham Loup n’a rien de très
impressionnant : on y trouve une immense salle contenant quelques belles
stalactites.
Par
contre, la grotte de Tham Hoi est vraiment impressionnante. C’est une galerie d’une
dizaine de mètres de large que l’on peut suivre sans grosses difficultés sur
environ 1 kilomètre. Au départ de cette galerie, un bouddha de plusieurs mètres
nous accueille. Peu de monde visite cette grotte, et là encore nous avons l’impression
d’être les premiers explorateurs à y pénétrer. Après environ 1 km la galerie se
resserre et le fond est sous les eaux. En s’approchant on se rend compte qu’une
fois cet obstacle franchi, la galerie s’agrandit à nouveau et continue son
cheminement sous le massif calcaire. Jusqu’où ? Nous ne le saurons jamais.
Il nous a semblé que tenter de franchir cet obstacle nous ferait courir des
risques … Comme souvent, les règles de sécurité sont inexistantes et si quelque
chose nous arrive ici, nous ne pourrons compter sur personne. Une décision s’impose :
faire demi-tour.
Sur
le chemin du retour nous rencontrons deux fillettes en train de pêcher à l’épuisette
dans la Nam Song.