Dimanche 16 Février
Comme
tous les jours où nous avons été près d’une rivière depuis que nous sommes
arrivés au Laos, ce matin le village du Muang Ngoi est sous la brume et il fait
frais. Ce n’est que vers 10h que les premiers rayons de soleil font leur
apparition. En quelques minutes nous passons d’un ciel entièrement couvert à un
soleil éclatant. La température évolue à une vitesse grand V. Nous quittons
rapidement les polaires et très vite, nous commençons à avoir trop chaud. C’est
depuis la terrasse où nous prenons notre petit-déjeuner que nous assistons au
retour du soleil sur la rivière Nam Ou.
Entouré
de majestueuses montagnes et falaises karstiques, Muang Ngoi n’est relié par
aucune route ou piste au reste du Laos. L’unique possibilité de rejoindre ce
village est le bateau. Ici, le téléphone ne passe pas et aucune guesthouse ne
propose le wifi. Ces particularités font de Muang Ngoi un curieux mélange de
bout du monde et de haut lieu de la villégiature routarde (chaque jour les
bateaux débarquent quelques dizaines de voyageurs qui restent ici quelques
heures ou quelques jours).
Depuis
que nous sommes dans le nord du Laos, le « touriste type » a bien
changé. Fini les tours organisés et les voyageurs pressés, ici c’est le royaume
des voyageurs au long cours (congés sabbatiques, retraités, jeunes qui voyagent
avant de commencer leurs vies professionnelles, quinquagénaires qui ont tout
abandonné et paumés de toutes sortes). Beaucoup de ces voyageurs sont en solo
(nous rencontrons beaucoup de jeunes femmes seules) et se regroupent pour
quelques jours ou pour quelques semaines au gré des différentes rencontres.
Avec
nos 5 mois en Asie, nous faisons presque figure de « petits
joueurs ». A Muang Sing nous avons rencontré deux jeunes femmes belges
qui étaient parties depuis 6 mois pour un voyage de 18 mois en Asie (de la
Russie à l’Indonésie). Avant de partir elles envisageaient un voyage d’une
durée de trois ans, mais elles économisaient déjà depuis deux ans et en avaient
marre. Elles sont donc parties avant d’avoir réuni le budget nécessaire à leur
périple de trois ans.
Leur
site internet : http://carnet-des-vadrouilleuses.wifeo.com/
L’une
des deux étant institutrice, une partie de leur site est rédigé pour que les
enfants de son école les suivent : cf. « Le tour d'Asie des p'tits Loups ».
Pour
en revenir à Muang Ngoi, étonnamment, son unique rue en terre battue nous a un
petit peu rappelé l’ambiance que nous rencontrons dans les toutes petites
villes perdues de l’ouest américain, même si tout y est différent (les 2 photos
avec soleil sont prises en milieu de matinée et les 2 photos dans l’ombre en
fin de journée).
Au
programme d’aujourd’hui, une randonnée jusqu’au petit village de Ban Na. La
randonnée se fait en empruntant la piste qui relie les deux villages.
Elle
est longue, longue, longue … et en plein soleil, sans jamais d’ombre. La
chaleur et les grimpettes ont vite raison de notre enthousiasme matinal et
c’est épuisés et assoiffés (nous ne pensions pas que le village était si loin
et nous sommes juste partis avec une petite bouteille d’eau) que nous arrivons
au village. Heureusement, sur place, nous trouverons de l’eau dans une
minuscule « épicerie ». Même si elle a un goût de plastique prononcé
(les bouteilles ont sans doute passé quelques mois, voire quelques années, à
attendre des clients), pour nous c’est un délice !
Le
village de Ban Na est un village qui compte une trentaine de familles. Toutes
les maisons sont construites en bambous et autres matériaux naturels (en dehors
de la tôle ondulée utilisée pour certains toits). C’est sans doute le village
le plus typique que nous ayons vu depuis le début de notre voyage.
L’école
du village est totalement vide. Normal nous sommes dimanche.
Du
village, nous trouvons un sentier qui part à travers les rizières et qui semble
aller dans le bon sens pour le retour. Il est possible que ce soit un raccourci
qui nous permette d’éviter la partie la plus escarpée de la piste que nous
avons pris à l’aller. Nous suivons ce sentier à travers une grande étendue de
rizières totalement sèches. Le seul point d’eau qui subsiste dans ces rizières
est annexé par les buffles.
Nous
continuons sur ce sentier, qui après avoir traversé une grande étendue de
rizières nous ramène sur le sentier que nous avons suivi ce matin. Il nous a
fait gagner une bonne heure et surtout nous avons évité la plupart des zones en
montée. Comme quoi, des fois, il faut savoir suivre son instinct !