2014 : Cambodge - Laos - Vietnam - Ouest Américain
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31 janvier 2014

L'aumône des moines (ou Tak Bat)

Vendredi 31 Janvier 

Nous nous réveillons aux aurores pour aller assister au rituel immuable de l’aumône des moines (ou Tak Bat). Chaque jour, à l’aube, des bonzes pieds nus en robe safran parcourent les rues de la ville, pour mendier leur nourriture, comme l’avait fait autrefois le Bouddha. Selon l’usage, les fidèles remplissent leurs bols à aumône de boulettes de riz gluant, de fruits, … Par cette cérémonie les moines réaffirment leurs vœux de pauvreté et d’humilité, tandis que les bouddhistes augmentent leur mérite spirituel par ce don.

Si ces processions ont lieu dans tout le pays, l’atmosphère paisible et l’exceptionnelle concentration de temples dans la vieille ville de Luang Prabang leurs confèrent une intensité toute particulière.

Malheureusement, le nombre de touristes ainsi qu’un manque évident de bon sens et de respect de certains d’entre eux contribuent à transformer cette cérémonie en une sorte de « spectacle » duquel nous sommes ressortis plutôt mal à l’aise. Une expérience qui est loin d’être indispensable même si tous les guides en font un des incontournables de Luang Prabang.

Pire que tout, certains touristes ne peuvent s’empêcher de se prendre, l’espace d’un instant, pour des fidèles bouddhistes et participer activement à cette cérémonie. Même si dans chaque temple de la ville des affiches demandent fermement aux non-bouddhistes de ne pas se joindre à l’aumône, ils sont pourtant nombreux et leur attitude ne trompe pas, cela n’a rien à voir avec une quelconque croyance. Le but pour eux semble très clair, pouvoir repartir avec une jolie photo d’eux mêmes en train de donner un peu de riz aux moines. Il suffit de les voir à la fin de la cérémonie, se précipiter sur l’appareil photo de leur conjoint, ami, …, pour vérifier si tout est bien dans la boite. Lamentable !!!

Bien évidemment, attirées par la foule des touristes, de nombreuses vendeuses s’installent sur place pour pouvoir vendre le riz que les faux-bouddhistes distribueront aux moines. Il ne manque plus que les tee-shirts « le Tak Bat de Luang Prabang, j’y ai participé » et cette cérémonie sera devenue un vrai spectacle à la Disneyland !





Retour à l’hôtel pour un petit-déjeuner bien mérité et nous démarrons notre journée par un retour à notre marché préféré.

Quelques produits que nous ne vous avons pas encore présentés : des algues du Mékong natures (photo 1) ou séchées et assaisonnées (photo 2),  des œufs roses (coquilles teintées artificiellement) appelés œufs de cent ans mais qui en réalité n’ont que quelques semaines ou quelques mois (plus d’infos sur http://fr.wikipedia.org/wiki/%C5%92uf_de_cent_ans / photos 3 et 4) et une espèce de peau de je ne sais quelle bestiole (photo 5). Bon appétit !






Nous poursuivons notre visite de Luang Prabang : temples, maisons traditionnelles, …

Dans la cour du temple de Choum Kong nous rencontrons un guide laotien francophone en train d’enseigner notre langue à un jeune moine de 18 ans. Ils nous invitent à partager un petit moment avec eux. Très agréable de s’arrêter un peu sous l’ombre d’un grand arbre dans la cour de ce temple et de partager un peu de temps avec ces 2 laotiens.




Au cours de nos déambulations dans Luang Prabang, nous rencontrons des modes de transports et de déplacements auxquels nous nous sommes habitués mais qui sembleraient bien étranges dans nos villes françaises.







30 janvier 2014

Les cascades de Tad Kuang Si - Musée national et temple Ho Pha Bang

Jeudi 30 Janvier 

Ce matin nous partons pour la cascade de Tad Kuang Si (chute d’eau sur plusieurs niveaux) à une heure de tuk-tuk de Luang Prabang. C’est l’une des cascades les plus impressionnantes du pays, surtout à la saison sèche où son débit reste important.

Un sentier ombragé mène, de piscine naturelle en piscine naturelle, jusqu’au pied des chutes. Il est possible de se baigner dans certaines des piscines. Pour ceux qui souhaitent être tranquille, la visite doit se faire le matin car en fin de matinée, lorsque les baigneurs arrivent, le site perd beaucoup de son calme et un peu de son charme.










Du pied des chutes, un sentier très escarpé permet d’accéder au sommet. En haut, la traversée à gué de la rivière est très impressionnante car elle permet d’approcher de très près l’endroit où l’eau bascule dans le vide.




En entrant dans le parc des chutes de Tad Kuang Si, on trouve un petite réserve où vivent quelques ours confisqués à des braconniers ou sauvés de « l’industrie » de production de bile (médicament réputé en Asie, surtout en Chine). Même si les enclos ne sont pas énormes, ils semblent relativement agréables et leur emplacement dans cette forêt semble assurer un avenir meilleur à ses résidents. Plus d’infos sur www.bearlao.com, à ne pas confondre avec www.beerlao.la !

Retour à Luang Prabang en début d’après-midi, où après avoir dégusté un sandwich laotien particulièrement épicé, nous allons visiter le musée national. Intérêt très limité ! Ce musée présente tout de même une nouveauté pour nous : comme pour les temples, il faut se déchausser pour le visiter. C’est donc le premier musée que nous visitons pieds nus !

Fin de la journée au temple Ho Pha Bang. Ce temple, situé dans l’enceinte de l’ancien Palais Royal (aujourd’hui le musée national), abrite le Pha Bang (photo interdite), un bouddha en or de 83 cm de hauteur et de 50 kg, sous la protection duquel le Laos est encore aujourd’hui officiellement placé. Selon la légende, ce trésor du patrimoine laotien, aurait été fondu vers le 1er siècle au Sri Lanka et serait arrivé à Luang Prabang en 1512 où a deux reprises il fut dérobés par les Thaïlandais avant d’être restitué.




Luang Prabang - Les zones humides et le mont Phousi

Mercredi 29 Janvier 

Le soleil a réussi à percer le brouillard de bonne heure aujourd’hui : 9h30. Nous en profitons pour retourner au marché du matin pour le voir sous le soleil et peut être y découvrir de nouveaux aliments. Quelques nouveaux stands ont en effet fait leur apparition : peau de buffle et pousses de bambous notamment. Il y a encore de jolies blattes, mais cette fois nous sommes sympas, nous ne mettrons pas de photos sur le blog … sauf si vous réclamez ! On trouve également un animal grillé non identifié : peut-être un chien ? Si quelqu’un l’identifie, nous sommes preneurs de l’info.

Vous remarquerez qu’on ne perd pas de temps sur ce marché : on peut se faire faire une pédicure en tenant son stand.




Après le marché nous partons à la découverte des zones humides de Luang Prabang. Ce sont des mares mi naturelles mi artificielles. Situées en retrait des rues des maisons, elles sont difficiles à localiser et encore plus à trouver car dispersées au cœur du tissu urbain de Luang Prabang. Pour y accéder il faut souvent traverser des propriétés privées, voire passer sur la terrasse de certaines maisons. Nous avons parfois hésité, mais chaque fois que nous avons demandé si nous pouvions passer (généralement par signes et en montrant l’appareil photo) nous avons toujours eu l’autorisation et généralement avec un sourire. Je pense que les riverains concernés étaient plutôt étonnés de voir deux touristes se promener si loin du centre touristique. Durant les quelques heures que nous avons passées dans ce secteur peu connu de la ville, nous n’avons d’ailleurs pas croisé un seul autre touriste.

Ces mares sont importantes à plusieurs titres : rôle d’épuration, rétention en cas d’inondation, intérêt faunistique et floristique et intérêt paysager. C’est surtout ce dernier point qui nous intéresse : nous avons trouvé dépaysant et reposant ces points d’eau bordés de cocotiers. Et la relative fraîcheur qu’on y rencontre, alors qu’il fait plus de 30°C, est un petit plus bien agréable.









Il nous faut quitter ces endroits apaisants car cet après-midi nous avons un rendez-vous. Nous devons aller rechercher nos passeports au bureau de l’immigration. En effet, hier nous y étions passés pour faire une demande de prolongation de 10 jours de notre visa. Cela s’était plutôt pas mal passé jusqu’au moment où la photo d’identité de Michéle s’est mystérieusement volatilisée du bureau de la préposée qui s’occupait de notre dossier. Elle nous a alors informés que sans cette photo notre dossier n’était pas recevable et qu’il faudrait revenir faire la demande avec une nouvelle photo. Au bout d’un moment, et après lui avoir rappelé qu’elle avait eu entre les mains la photo, elle a bien voulu faire preuve de bonne volonté et nous demandé de lui rapporter une autre photo demain après-midi. Dans ces conditions, la prolongation de visa devrait nous être accordée.

Nous arrivons donc avec la photo et retrouvons à son poste notre charmante préposée qui a toujours l’air aussi aimable qu’hier : une vraie porte de prison ! Il y a encore un problème : il est 14h et on ne peut retirer les passeports qu’à partir de 15h. Pourquoi ? Nous ne le saurons jamais. Toujours est-il que nous décidons d’attendre sur place. Cela semble ne pas plaire à notre charmante préposée qui souhaite que nous partions pour revenir dans une heure. Non, non, nous avons le temps, nous attendons sur place. Un grand soupir de sa part et magie : elle nous rend nos passeports sur lesquels la prolongation de 10 jours est validée. Nous avons donc le droit de rester au Laos jusqu’au 6 mars. Nous partons en lui adressant un grand merci et un grand sourire. On ne sait jamais … 

Pourquoi tout ce cinéma ? Peut-être était-elle de mauvaise humeur et avait-elle décidé de passer ses nerfs sur les touristes, ou peut-être attendait-elle un bakchich pour faciliter les choses (pratique très courante dans l’administration laotienne) …

Nous finissons la journée par l’ascension du mont Phousi qui est parsemé de plusieurs petits temples et offre de superbes panoramas sur la ville de Luang Prabang.



29 janvier 2014

Luang Prabang

Mardi 28 Janvier 

Ce matin nous partons au marché Phosi (à 2 km du centre-ville). Dans ce marché nous sommes sensés trouver « à peu près tout ce qui se mange au Laos ». Nous ne voyons rien de particulier : ni reptiles, ni insectes, ni bêtes bizarres … mais surtout beaucoup de légumes et une diversité incroyable d’herbes. Nous n’en n’avons jamais vu autant dans un marché.




Pendant que les mamans essayent d’écouler leurs marchandises, les enfants jouent … avec des jouets qui ne coûtent pas chers.


Retour au centre de Luang Prabang où on croise presque autant de moines que de touristes (j’exagère à peine).


Petite question : pourquoi les moines portent-ils une robe orange safran ? Parce que selon les règles du code monastique, la robe doit être teinte à l’aide d’une matière la moins onéreuse possible et facilement trouvable par un moine itinérant sans ressources. A l’époque du Bouddha, la teinte safran (ou d’autres tons proches de la terre) était la plus facile à se procurer.

Deuxième question : pourquoi certains moines ont une épaule découverte alors que d’autres ont les deux épaules couvertes ? S’il a une épaule couverte, c’est un novice ; les deux épaules couvertes, c’est un moine.

L’après-midi nous traversons le Mékong pour aller faire une balade en face de Luang Prabang. A seulement quelques minutes de la ville nous changeons radicalement d’atmosphère. Nous avions prévu de faire une grande boucle dans la campagne, mais après quelques kilomètres et des sentiers qui partaient dans tous les sens et sans aucune indication, nous avons renoncé à l’idée de faire une boucle et fait demi-tour.