Dimanche 24 août :
Notre nuit au cœur de
la Vallée de la Mort a été parfaite même si nous avons eu un peu froid sur le
matin. Il ne fait que 14 degrés lorsque nous nous levons vers 5h45.
Dès que nous sommes
prêts nous repartons pour Racetrack Playa et ses pierres qui bougent. Les
pierres sont toujours là et à priori elles ne se sont pas déplacées cette nuit.
Hier nous vous avons
promis une explication, vous en aurez deux. Des scientifiques ont étudié cet
étrange phénomène. Contrairement à ce que pensaient certains, les
extra-terrestres n'y sont pour rien. Pas de forces surnaturelles non plus. Même
si aujourd'hui les choses ne sont pas totalement claires, il y a deux théories
qui prédominent.
Ces deux théories sont
d'accord sur plusieurs points. L'origine des pierres est certaine, elles
proviennent de la colline située à l'extrémité sud du lac. De temps en temps
des pierres dégringolent de cette colline et se retrouvent directement en
bordure de l'ancien lac.
Autres points d'accord,
pour qu'il y ait déplacement, il faut la combinaison de deux éléments : la
surface de l'ancien lac doit être humide et il doit y avoir des vents violents
(ce qui explique les trajectoires en zig-zag).
La première théorie est
simple, certains disent simpliste : lorsque la surface du lac, qui est très
légèrement en pente, est suffisamment humide et glissante et que les vents sont
suffisamment violents, les pierres entrent en mouvement.
La deuxième théorie est
un peu plus complexe. Pour elle les déplacements ne peuvent se produire que par
grand froid. Lorsqu'il gèle et qu'il y a un peu d'eau dans le lac, une « couronne »
de glace se formerait autour des pierres créant ainsi des sortes de « radeaux ».
Avec des vents violents les pierres pourraient alors se mettre en mouvement
grâce à « l'allègement » engendré par les « radeaux ».
Il y a des pierres de
toutes tailles. Au cours de notre balade nous avons vu plusieurs rochers de
dimensions voisines de 50 x 30 x 30 centimètres. La plus grosse pierre que nous
ayons vue, avec des traces évidentes de mouvement, fait environ 60 x 40 x 40
centimètres. Soit des poids compris entre 100 et 250 kilos pour les pierres les
plus grosses !
Les pierres les plus
éloignées de la colline où elles « naissent » que nous sommes allés
voir sont à environ 600 mètres de distance. Certaines pierres sont encore plus
loin. Comme elles sont loin d'avoir des trajectoires rectilignes, il est
possible d'affirmer sans se tromper que certaines pierres ont parcouru plus
d'un kilomètre.
Place aux photos
maintenant. Mais quel dommage que certains se soient autorisés, alors que cela
est interdit, de venir sur le lac alors qu’il n’était pas sec. Leurs empreintes
de pas sont maintenant là pour des années. Merci à eux d’avoir ainsi dégradé un
site exceptionnel. Dans la série la bêtise est sans limites, mention spéciale à
ceux qui ont éprouvé le besoin de venir rouler sur le lac en voiture !
La lumière rasante du
petit jour est idéale pour faire ressortir les trajectoires des pierres.
Certaines de ces trajectoires sont presque droites ...
... d'autres un peu
moins rectilignes ...
... et certaines plutôt
biscornues.
Par endroit on a
l'impression que les pierres font une course comme sur un champ de course
(racetrack).
Certaines zones semblent
beaucoup plus passantes. La circulation doit y être intense par moment !
Il est temps de quitter
cet endroit étrange et fascinant. Finalement, c'est peut-être bien que les
scientifiques n'aient pas encore réussi à percer totalement le mystère des « moving
rocks », les pierres qui bougent. Cela ajoute un petit côté magique à cet
endroit. Et quand, comme nous ce matin, nous avons la chance d'être seuls sur
le site, cette visite reste un grand souvenir.
C'est maintenant
reparti pour 1h30 de mauvaise piste. Nous faisons une petite pause à Teakettle
junction (l'intersection aux bouilloires).
Pourquoi, ici en plein
milieu de nulle part, certains voyageurs déposent-ils une bouilloire ? Nous
n'en savons strictement rien, mais le phénomène ressemble beaucoup à
l'accumulation de chaussures que nous avons trouvée sur la route 66.
Après avoir fait le
plein d'essence et de glace, nous partons pour une nouvelle piste, la Titus
Canyon road. Cette piste nous fait traverser de superbes paysages rocheux
multicolores ...
... puis le canyon
Titus d'une profondeur assez impressionnante.
En milieu d'après-midi
nous quittons le parc de Death Valley et sa chaleur étouffante (42 degrés à
l'ombre à 15h30) pour rejoindre la petite ville de Lone Pine, à 1h30 de route,
où nous dormirons ce soir.
distance randonnée(s) de la journée = 6 km / distance randonnées cumulée = 439,5 km