Samedi 23 août :
Après avoir fait des
provisions d'eau, de nourriture et de glace nous reprenons la route pour la
Vallée de la Mort. Moins d'une heure plus tard nous sommes à l'entrée sud du
parc. Il vaut mieux être autosuffisants ici car nous ne trouverons rien sur
notre route avant d'avoir fait 115 kilomètres. Et encore, si nous suivons la
route directe. Mais ce n'est pas ce que nous avons prévu de faire.
Plutôt que d'accéder au
cœur du parc par la route qui longe la vallée côté est, une route que nous
avons déjà empruntée, nous préférons prendre la piste située à l'ouest de la
vallée. Nous ne sommes jamais passés par cette piste qui fait 65 kilomètres de
long. Espérons qu'elle est en bon état et que nous ne rencontrerons pas de
problèmes car ce n'est sûrement pas ici que nous croiserons grand monde !
A l'entrée du parc il
ne faisait que 27 degrés, nous étions encore à 1 000 mètres d'altitude. Quand
nous atteignons la piste, 60 mètres sous le niveau de la mer, la température
est montée à 38 degrés.
Finalement cette piste
est plutôt facile. Elle n'est pas très intéressante car nous sommes au fond
d'une vallée totalement plate et les reliefs environnants sont en partie
masqués par une épaisse brume de chaleur et/ou de pollution.
Peu de temps avant de
rejoindre la route nous traversons une sorte de cours d'eau à sec dont
l'emplacement est marqué par la présence d'une épaisse croute de sel. Les
plaques qui se forment en surface et parfois se soulèvent semblent être le
résultat d'un lent mouvement de la croute de sel. On entend distinctement les
craquements engendrés par les mouvements des différentes plaques. Si on oublie
un instant la chaleur qui règne ici, on pourrait presque se croire sur un
glacier.
En ce début
d'après-midi nous passons au visitor center. La température officielle, mesurée
à l'ombre, y est de 113 degrés Farenheint ou 45 degrés Celcius. A l'ombre !
Imaginez un peu ce que cela peut donner en plein soleil. C'est simple, quand nous
sortons de la voiture climatisée nous avons l'impression d'entrer dans un four.
quelques secondes après la première
photo, le thermomètre passe de 111 à 113 degrés
Le parc national de
Death Valley est d'ailleurs officiellement l'endroit le plus chaud au monde,
avec la température record de 57 degrés Celcius à l'ombre, enregistrée en
juillet 1913. C'est également l'endroit le plus sec des États-Unis avec moins
de 50 mm de pluie par an en moyenne. Certaines années il n'y a pas du tout de
pluie !
Cet environnement
extrême n'est pas à prendre à la légère. Deux personnes sont mortes dans le
parc à cause de la chaleur depuis le début des beaux jours.
Il y a eu 2 morts causées par la
chaleur à Death Valley depuis avril 2014.
Ne laissez pas cela vous arriver.
Buvez de l’eau ! Restez
tranquille ! Randonner de bonne heure ou pas du tout !
(panneau présent au visitor center
afin de sensibiliser les visiteurs aux risques liés à la chaleur)
Nous partons maintenant
pour Badwater, le point le plus bas d'Amérique du Nord (86 mètres en-dessous du
niveau de la mer). On retrouve à nouveau la croûte de sel blanc que nous avons
rencontrée un peu auparavant. Mais ici elle est piétinée par tellement de
touristes qu'elle a perdu toutes les formes qui font son charme pour devenir
une surface totalement lisse et sans intérêt.
Un panneau explicatif
nous livre le secret des déformations et des craquements de la croute de sel.
Il ne s'agit pas de mouvements de la croute comme nous le supposions. C'est la
croissance des cristaux de sel qui est à l'origine de tout cela. Incroyable,
une telle force dans de simples petits cristaux de sel !
Un peu plus loin, à
Devil's Golf Course (le parcours de golf du diable) la croute de sel a perdu sa
belle couleur blanche pour adopter un gris beaucoup moins agréable à l'œil. Ici
elle est encore plus déformée.
Mais Death Valley n'est
pas célèbre uniquement pour sa chaleur et son sel. Ses paysages multicolores sont
également très appréciés des visiteurs.
Le secteur le plus
impressionnant est sans doute Artist’s Palette où le mélange de toutes ces
couleurs rappelle la palette d'un peintre.
En milieu d'après-midi
nous partons pour Racetrack Playa une zone très peu visitée car éloignée des
autres points d'intérêt et uniquement accessible par une piste assez difficile
réputée pour causer de très nombreuses crevaisons.
Pourquoi allons-nous à
Racetrack Playa ? Pour y voir des pierres qui bougent. Il s'agit d'un phénomène
unique au monde : sur cet ancien grand lac asséché des pierres bougent toutes
seules. Personne n'a jamais assisté au déplacement d'une de ces pierres, mais
on peut voir leurs trajectoires « imprimées » dans le sol.
Nous arrivons un peu
trop tard sur place. Une montagne borde le site et nous prive rapidement de
lumière. Heureusement, comme nous avons prévu de camper à proximité, nous
aurons tout notre temps demain matin pour profiter de ce phénomène exceptionnel
et tenter de vous l'expliquer.
Ce soir c'est camping
sauvage au fin fond de la Vallée de la Mort. Nous allons passer la nuit seuls
au milieu de nulle part. Nous avons trouvé un emplacement correct où nous
sommes abrités du vent par une petite colline. La température est déjà
redescendue à 30 degrés. La nuit devrait être parfaite !
distance randonnée(s) de la journée = 4,5 km / distance randonnées cumulée = 433,5 km