Samedi 8 mars :
Comme
vous vous en doutez, notre première visite à Ho Chi Minh est réservée à un
marché : le marché Ben Thanh, le marché le plus populaire de la ville.
Dans ce marché les stands de nourriture sont propres, pas très loin de nos
standards (à part le froid qui reste très aléatoire). Où sont passés nos petits
marchés rencontrés au Cambodge et au Laos ? Nous ne désespérons pas de les
retrouver dès que nous serons à la campagne.
Nous
partons pour un grand tour à pied dans la ville. Trois tendances architecturales
s’y côtoient : asiatique (1ère photo), moderne (2ème
photo) et coloniale (dans l’ordre : l’hôtel de ville avec la statue de
l’oncle Ho en 1er plan, la cathédrale Notre Dame et la poste
centrale).
Devant
la poste centrale un couple de mariés est en train de faire des photos …
Cette
longue balade dans le centre-ville de Ho Chi Minh nous a permis de nous rendre
compte à quel point les rues sont envahies par les motos et qu’il n’est pas si
simple que cela de traverser une rue, même à un feu rouge. A un feu rouge, ceux
qui tournent à droite peuvent passer. Si on rajoute tous ceux qui ne respectent
pas les feux, cela fait pas mal de monde qu’il faut surveiller quand on
traverse. Si les motos sont dangereuses pour les piétons, les taxis le sont encore
plus. Ils ne s’arrêtent pas, ils ne ralentissent même pas, c’est clairement aux
piétons de les éviter …
Et
si vous pensez que c’est plus calme la nuit, vous vous trompez !
Malgré
le danger qu’elles représentent, les motos nous offrent l’occasion de faire des
photos sympas … Si vous regardez bien la dernière photo, vous verrez qu’ils
sont cinq (comptez les pieds). Ce n’est pas le record : nous avons déjà vu
six personnes sur une même moto !
L’après-midi,
nous nous rendons au Musée des Souvenirs de Guerre. Moderne et très bien conçu,
il présente les dommages subis par le pays et ses habitants durant la guerre du
Vietnam. Ce musée, qui s’appelait il y a quelques années encore « musée
des crimes de guerre américains », se veut être une dénonciation de
l’agression américaine au Vietnam. Il est bien évidemment partial, les
américains n’ont malheureusement pas été les seuls à commettre des atrocités
pendant cette guerre.
Les
différents thèmes abordés sont basés principalement sur un fond photographique
extraordinaire. De nombreuses photos sont d’une violence difficilement
soutenable. Nous avons été tout particulièrement affectés par la visite des
salles consacrées aux atrocités commises durant la guerre et à l’utilisation de
l’agent Orange.
Plus
de 50 millions de litres de ce défoliant contenant de la dioxine furent
déversés sur le Vietnam entre 1961 et 1971. Le but était de détruire toute
végétation susceptible de cacher des combattants ennemis et de contaminer les
sources d’approvisionnement en eau. Malheureusement, l’agent Orange ne s’est
pas contenté de ces objectifs. Il a entraîné de nombreuses mutations génétiques
qui aujourd’hui encore donnent lieu à de très nombreuses naissances d’enfants
aux nombreuses et dramatiques malformations (absence de certains membres, crâne
sur ou sous-dimensionnés, visages totalement difformes, absences d’yeux, corps
déformés, nombreuses maladies de peau, …). Impossible de regarder les photos
qui sont consacrées à ces victimes actuelles sans en ressortir totalement bouleversé.
Bien
évidemment, les photos que nous présentons figurent parmi les plus
« soft » du musée. Les deux qui suivent sont tout particulièrement
émouvantes. La deuxième montre un GI tentant un bouche-à-bouche pour sauver son
camarade.
Cette
dernière photo, datant du 8 juin 1972, est sans doute la photo la plus connue
de la guerre du Vietnam. Elle est intitulée « napalm girl », une dénomination
qui rend inutile tout commentaire. Très grièvement brûlée, la petite fille âgée
de 9 ans, a été transportée à l’hôpital de Saigon par Nick Ut, le photographe
auteur du cliché. Après 14 mois d'hospitalisation et 17 interventions
chirurgicales elle a pu être sauvée. Bien plus tard, à Washington, à l’occasion
d’une cérémonie commémorative de la guerre du Vietnam, alors qu’elle faisait un
discours devant des vétérans, elle a publiquement pardonné à l’officier qui
avait ordonné le bombardement de son village au napalm. Kim Phuc Phan Thi est
Ambassadrice de l’UNESCO depuis 1997. Aujourd’hui elle est à la tête d’une
fondation œuvrant pour la paix dans le monde et aidant les enfants victimes de
la guerre (http://www.kimfoundation.com/).
Même
si cette visite est à la fois bouleversante et plus que marquante, personne ne
devrait venir à Ho Chi Minh sans visiter ce musée qui exprime avec force la
brutalité de la guerre, en particulier vis-à-vis de la population locale. Une
chose est sûre, vous en repartirez en détestant la guerre …