Mardi 6 mai :
Nous
avons été réveillés de bonne heure par un orage et la pluie. C'est mauvais
signe pour les conditions de notre trek de ce matin (8 km).
Lorsque
nous nous levons le temps est gris mais il ne pleut pas. Nous déjeunons et nous
partons avec le couple que nous avons rencontré hier soir et les deux guides.
Nous quittons le village de Ban Ho et très vite nous traversons une rivière en
empruntant un pont suspendu assez impressionnant.
Le
but de notre randonnée est le village Dao Rouge de Nam Toong, situé tout en
haut dans les montagnes. Le chemin pour y accéder grimpe fortement mais n'est
pas glissant. Les paysages que nous traversons sont agréables mais moins beaux
que ceux des deux premiers jours de notre trek.
Dans ces paysages majestueux, beaucoup décident d’établir leur dernière demeure à
proximité immédiate de leurs rizières.
Nous
profitons tout de même d’un panorama impressionnant sur une rizière en terrasse
qui a totalement redessiné une immense colline …
Nous
nous rendons jusqu’à l'école du petit village de Nam Toong. Les enfants nous
accueillent avec leurs « hello » habituels. Nous passons un agréable
moment dans cette école avec eux et leurs trois maîtresses et maître. Ce sont
des enfants de paysans de la minorité Dao. Nous pouvons vite nous apercevoir que certains qui portent des vêtements d’une saleté difficilement imaginable sont sans doute très pauvres.
Nous ne pouvons rester insensibles devant une boîte sur laquelle est posé un
panneau qui explique les conditions des enfants et le manque de moyens de
l'école.
Le sentier que nous devions emprunter pour le retour étant trop glissant, nous redescendons par le même chemin qu’à l’aller. Nous retournons dans la maison de la famille qui nous a accueillis hier soir. Nous y mangeons une excellente soupe de nouilles au poulet.
Après
le repas, notre guide nous explique que nous devons partir en moto taxi pendant
quelques kilomètres (les voitures ne peuvent pas passer étant donné l'état de
la route suite aux pluies violentes des deux derniers jours) jusqu’à ce que
nous puissions rejoindre le véhicule qui nous attend.
Nous
profitons une dernière fois du panorama que nous avons depuis la terrasse de la
maison de nos hôtes et nous prenons la route.
A aucun moment nous n'avions imaginé que nous allions vivre en live la série télé « les routes de l'impossible ». Nous nous retrouvons passagers de vieilles motos, sans casque, sur une route de montagne étroite située au bord d’un précipice. Il pleut, il y a du brouillard et sur la route il y a entre 15 et 20 cm de boue. Les motos patinent dans tous les sens et n'arrivent plus à monter. Les motards s’aident de leurs pieds chaussés de tongs pour avancer. Cela ne suffit plus. Nous sommes obligés de descendre dans la boue et de continuer la montée à pied en empruntant les accotements à peine moins boueux que la route. L'accotement où Michèle marche s'affaisse et elle a à peine une seconde pour choisir le bon côté où tomber. La voici affalée au milieu de la route dans 20 cm de boue, imaginez le tableau ! Les vietnamiens sont inquiets mais dès qu'elle se relève en riant couverte de gadoue ils se mettent aussi à rire. Certains qui transportent de l'eau sur leurs motos sacrifient même quelques bouteilles pour essayer de lui enlever un peu de boue. Quelle gentillesse ! Nous continuons ensuite notre montée sur la moto et un véhicule nous attend dès que la route est meilleure. Un épais brouillard est toujours présent et la route est toujours très mauvaise et accidentée. Nous sommes contents quand le chauffeur arrive à notre hôtel à Sapa. Ouf !