Samedi 13 septembre :
Ce matin nous partons
pour l’île d’Alcatraz pour y visiter son célèbre pénitencier. Le nombre de
visiteurs étant limité, il convient de réserver ses billets le plus tôt possible.
Nous avons réservé les nôtres il y a plus d’un mois et il était déjà trop tard
pour avoir des billets dans le premier ferry qui permet de visiter le
pénitencier un peu plus au calme. Nous faisons donc partie du deuxième convoi. Après
un gros quart d’heure de ferry …
… nous sommes sur cette
île d’Alcatraz.
Située à moins de 2,5
km de San Francisco, la visite de cette île à la sinistre réputation est un
voyage impressionnant au travers d’un des chapitres les plus rudes de
l’histoire judiciaire des Etats-Unis.
Au départ, Alcatraz était
une forteresse militaire dont la construction débuta en 1852. Elle devint un
pénitencier fédéral en 1934 et ce jusqu’en 1963, lorsque le ministre de la
justice Robert Kennedy décida de le fermer en raison de coûts de gestion et de maintenance
élevés. L’île fut occupée par des militants Indiens à partir de novembre 1969 afin
d’alerter l’opinion sur leurs conditions de vie. En référence à l’acquisition
de l’île de Manhattan par les Américains en 1626, les Indiens offrirent au
gouvernement américain d’acheter l’île d’Alcatraz pour un montant de 24 dollars
en colliers de perles, tissus et autres marchandises. Dans une « proclamation
au grand chef blanc et à tout son peuple », ils soulignent avec ironie qu’Alcatraz
leur semble tout à fait convenir à l’établissement d’une réserve indienne, puisque
l’île ne dispose d’aucun équipement moderne, que le sol est rocailleux et stérile
et qu’il n’y a aucun gibier. Ils en furent délogés par des agents fédéraux au
bout de 19 mois. Des traces de cette occupation sont encore visibles aujourd’hui.
« Paix et liberté - Bienvenue en
terre indienne libre »
Le pénitencier le plus
célèbre des Etats-Unis, était la prison la plus redoutée des criminels et
surtout celle dont on ne s’échappait pas. Elle acquit ses lettres de noblesse
quand elle accueillit en 1934 l’ennemi public numéro un, Al Capone. Seuls cinq
détenus réussirent à s’évader. On ne sait pas si leurs corps furent emportés
par les courants froids qui rendaient la traversée à la nage pratiquement
impossible ou s’ils sont encore vivants. Jamais aucune trace d’eux ne fut découverte.
La discipline était
d’une dureté extrême : interdiction de parler, un prisonnier par cellule,
extinction des feux à 17h et un gardien pour trois détenus. Les prisonniers
avaient droit à deux douches par semaine, systématiquement à l’eau chaude pour éviter
qu’ils ne s’habituent à l’eau froide, ce qui aurait eu pour effet d’augmenter
leurs chances d’évasion.
La visite des bâtiments
en eux-mêmes n’a rien d’extraordinaire. Ce qui rend cette visite passionnante, c’est
l’audio-guide (disponible en de nombreuses langues dont le français) qui, grâce
aux témoignages de prisonniers et de gardiens, permet de se plonger dans l’ambiance
du pénitencier, d’entrapercevoir la vie de ses occupants et d’apprendre l’histoire
de ce bâtiment ainsi que de nombreuses anecdotes intéressantes.
De retour à San
Francisco nous allons jusqu’à Fisherman’s Wharf, l’ancien quartier des pêcheurs
et des industries alimentaires, pour nous promener sur les quais. Bien que ce
soit la partie de San Francisco la plus visitée par les touristes, ce n’est pas
et de loin ce que nous préférons dans cette ville. Beaucoup trop de monde,
beaucoup trop touristique et pas grand-chose à voir de vraiment intéressant.
Ici c’est le royaume des boutiques de souvenirs « made in China » et
des restaurants bas de gamme.
Heureusement ce
quartier possède quelques résidents très sympathiques bien que bruyants et
plutôt odorants.
Les premières otaries
ont fait leur apparition ici en 1989. Initialement elles n’étaient que quelques
dizaines, mais après quelques mois elles étaient déjà 300. Aujourd’hui elles
sont près de 2 000. En été la plupart des otaries partent pour le sud,
mais quelques-unes restent tout de même à l’année ici. C’est celles-là que nous
voyons en ce début d’après-midi.
Nous partons maintenant
pour la jetée des bateaux historiques qui accueille quelques navires dans un
état de conservation exceptionnel.
Hercules : remorqueur à vapeur de
1907
Eppelton Hall : remorqueur à
vapeur avec roue à aubes de 1914
Balclutha : voilier cargo 3 mats en
bois de 78 mètres de long de 1886
Nous quittons les quais
et leur agitation touristique pour aller nous promener dans les quartiers de
Russian Hill et de Nob Hill, tous les deux construits sur des collines plutôt
escarpées. Si certains choisissent le cable-car pour y aller …
… nous, c’est à pied
que nous nous y rendons. Et vous pouvez nous croire, ici les promenades urbaines
ne sont pas de tout repos !
C'est ici que l'on
trouve Lombard street, la rue réputée pour être la plus tortueuse au monde. Le
dessin très particulier de cette rue permit de baisser de 10% la pente, qui en
faisait 27 à l’origine. Ainsi il était possible de l’emprunter avec des
chevaux.
Aujourd’hui c’est jour
de match. Les Giants de San Francisco jouent contre les Dodgers de Los Angeles
(base-ball). Les supporters sont donc de sortie.
Nous allons maintenant
jusqu’à Filbert street, la rue qui a la plus forte pente dans San Francisco :
32% !
Pas d'inquiétude, ce
n'est pas le résultat du tremblement de terre californien du 24 août, tout est
encore debout et bien en place.