Vendredi 25 juillet :
Le ciel est complètement
bouché ce matin. Gros nuages orageux et pluie intermittente sont au
rendez-vous. Nous décidons d'aller voir deux ruines « secondaires »
en espérant que pendant nos visites le temps s'améliore un peu.
Nous partons donc pour
les ruines de Tower House qui ne nécessitent qu'une très courte randonnée (1 km
aller-retour) pour être atteintes. Sauf qu'au terme de notre balade nous
arrivons juste au-dessus des ruines, mais nous ne les voyons pas. Elles sont au
pied d'une falaise de 20 à 30 de mètres de hauteur. En étudiant la topographie
du site il semble qu'il soit possible de rejoindre les ruines en contournant un
canyon latéral et en descendant dans le canyon principal par son côté ouest qui
est beaucoup moins vertigineux. Mais tout cela représente pas mal de marche
pour des ruines qui ne présentent, à priori, qu'un intérêt relatif. Nous
quittons donc les lieux sans même savoir à quoi ressemblent les ruines de Tower
House.
Espérons que nous
aurons plus de chance à Target ruins (les ruines de la Cible). Celles-là, nous
savons qu'elles sont inaccessibles et que tout ce que nous pouvons espérer,
c'est un joli point de vue.
La randonnée qui nous
conduit jusqu'à Target ruins est assez inhabituelle pour la région : nous
cheminons dans un canyon très verdoyant avec de grands arbres et des herbes
hautes à travers lesquelles il faut se frayer un chemin. Nous y rencontrons de
nombreux animaux : un lapin et ... des centaines de moustiques à l'agressivité
exacerbée par le temps orageux.
Target ruins, situé
tout au fond d'un petit canyon, est un tout petit groupe de constructions dont
l'habitation principale est plutôt bien conservée.
Le nom de Target a été donné à ces ruines en raison de la « cible » peinte sur un des murs intérieurs de l'habitation principale. Si on regarde attentivement, il semble qu'une autre « cible » fut également peinte sur la façade. On y distingue en effet une forme arrondie blanche.
Juste en face de Target
ruins, une grande alcôve abrite une toute petite ruine arrondie ...
... et un gros bloc de
pierre sur lequel on trouve trois entailles arrondies. Ce bloc servait au
façonnage d'outils en pierre et les entailles sont le résultat des nombreuses
heures passées à créer ces outils. Juste à côté on a trouvé une pierre dont le
façonnage avait été démarré. C'est la pierre qui est posée sur le bloc. En y
regardant de près, on se rend compte que l'encastrement est parfait. Pas de
doute, on a bien ici deux éléments qui formaient une paire indissociable.
Lorsque que nous
quittons Target ruins le soleil commence à faire quelques apparitions et en fin
de matinée le ciel est presque entièrement dégagé. Nous en profitons pour nous
rendre au parc de Natural Bridges. Dans ce parc on trouve trois grands ponts
naturels créés par l'eau des rivières. Il ne faut pas les confondre avec des
arches, comme celles que nous avons vues dans la région de Moab, qui sont
engendrées par l'action érosive combinée du vent, du sable et de l'eau.
Le premier pont naturel
que nous allons voir est Sipapu Bridge. C'est le deuxième plus grand pont
naturel au monde et sans doute le plus beau du parc. Ses mensurations sont
impressionnantes : 82 m de portée, 67 m de hauteur, 16 m d'épaisseur et 10 m de
largeur.
Nous nous rendons
ensuite à Kachina Bridge qui est un peu plus petit (62 m de portée et 64 m de
hauteur) et beaucoup plus massif (28 m d'épaisseur). C'est justement cet aspect
massif, associé à une moindre élégance et un manque de recul possible face au « monstre »
qui nous a empêché d'apprécier pleinement ce pont naturel.
Notre avis n'était
certainement pas partagé par les indiens qui s'étaient installés juste à sa
base.
Comme à Target ruins on
retrouve des blocs rocheux à « entailles » qui ont servi à façonner
des outils. On y trouve également des pierres avec des entailles linéaires,
résultat de l'aiguisage d'outils fins.
De nombreux
pétroglyphes et pictographes sont présent, soit directement sur Kachina Bridge,
soit à proximité immédiate. Ils sont malheureusement très dégradés et petit à
petit s'effacent jusqu'à disparaître totalement. Heureusement, ces mains
résistent.
Parmi les éléments qui
ont perdu de leur splendeur d'antan on trouve un dinosaure ! Certes, il
commence à être effacé, mais si on regarde de près, on voit clairement sa tête
(au-dessus de la flèche jaune), son long cou (sous la flèche verte), ses pattes
et son corps (au-dessus de la flèche rouge) et son immense queue (sous la
flèche bleue).
Incroyable, non ? Comment
les indiens, à l'époque de notre moyen-âge, pouvaient-ils connaître l'existence
de ces bestioles disparues depuis déjà bien longtemps ?
Vous qui nous suivez
depuis le début, cela ne vous rappelle rien ? A peu près la même histoire au
Cambodge, avec les temples d'Angkor :
Et si quelques
dinosaures avaient survécu beaucoup plus longtemps que ce que nous pensons ...
Notre dernière visite
est pour Owachomo Bridge, le plus petit des trois ponts naturels du parc, avec
55 m de portée et 32 m de hauteur. Joli bébé tout de même.
Finalement, comme vous
pouvez le voir sur nos photos, nous avons eu un super temps cet après-midi.
Difficilement imaginable ce matin quand nous avons vu le ciel à notre réveil.
Pourvu que ça dure ...
distance randonnée(s) de la journée = 11,5 km / distance randonnées cumulée = 264 km