Vendredi 11 avril :
Ce
matin nous partons en train pour Ninh Binh. Le train qui fait Hué - Ninh Binh
(573 km) doit partir à 5h11 et arriver à 16h58. Le train arrive en gare
à l’heure.
Nous
n’aimons pas voyager de nuit en couchette, c’est pourquoi nous avons préféré un
train de jour, même si le trajet est très long. Heureusement, pour ces longs voyages
nous avons l’iPod offert par les amis de Jean-Michel. Encore merci à eux !
Les
scènes de vie dans ce train valent bien que nous y passions quelques heures. La
valse des « chefs » commence, le personnel est innombrable. Nous y
retrouvons tous les chefs : balayage, comptage, placeurs, … Pas de chef
des rideaux aujourd’hui, normal il fait gris toute la journée. Une grosse
cargaison de colis a été chargée et les paquets se trouvent évidemment dans les
entrées des wagons et sous chaque siège de passager.
Le
train que nous prenons aujourd’hui est très vieux et n’a pas de télé cette fois-ci.
Nous montons dans une véritable « porcherie ». Il faut dire que cela
fait 20 heures que le train est parti d’Ho Chi Minh. Le chef du balayage va
bien passer, mais il ne fait que sommairement l’allée centrale !
A
côté de nous se trouve un couple de Vietnamien d’une cinquantaine d’années. Dès
que nous sommes installés le monsieur commence à nous parler en vietnamien, et
nous propose de boire de la « bocca » (boisson faite maison).
Difficile de refuser. Nous nous retrouvons donc avec un plein verre d’un alcool
très fort et pas vraiment bon. Nous faisons l’effort de le boire mais dès que
le verre est terminé il est à nouveau rempli. Nous refusons gentiment et verre
après verre il descend lentement son litre et demi de « bocca ». Sa
femme commence à le disputer et lui supprime sa bouteille. La seule solution
pour lui pour pouvoir reboire un coup est de trouver un compagnon de route à
qui offrir un verre. A un arrêt un vietnamien monte dans le train et s’assoit
juste devant notre voisin. Il redemande la bouteille à sa femme et les voici
tous les deux en grande discussion devant leur verre (un seul verre pour deux)
de bocca qui se remplit dès que le niveau baisse. Je vous laisse imaginer la
foire d’empoigne avec sa femme ! Bref la bouteille est vide lorsqu’il
descend comme nous à Ninh Binh.
Dans
ce train nous avons pu constater la générosité et l’hospitalité des Vietnamiens
aussi bien entre eux qu’avec les touristes. Ils offrent facilement à manger et à
boire.
Il
y a toujours les vendeuses clandestines qui vendent leurs calamars séchés à l’odeur
insoutenable, le riz gluant dans des feuilles de bananiers, des fruits, … Un
vietnamien se promène en long et en large dans les wagons, il est vêtu d’un
tee-shirt avec une grande photo à l’avant comme à l’arrière de Ben Laden avec
le nom marqué dessus. Cela ne choque personne sauf nous !
Le
train c’est bien plus marrant que le bus et plus sécurisant !
Nous
arrivons à Ninh Binh pile poil à l’heure. La « SNCF » vietnamienne
est décidément d’une régularité exemplaire !
A la sortie de la gare nous
repérons un taxi de notre compagnie préférée qui nous conduit jusqu’à notre
hôtel à Tam Coc, à une dizaine de kilomètres de Ninh Binh. Notre hôtel n’est
pas extra (mal entretenu, très humide et confort sommaire) mais il est situé en
pleine campagne, au cœur de la baie d’Along terrestre. Pourquoi cette région
est-elle nommée la baie d’Along terrestre ? Vous le saurez demain.