Dimanche 20 avril :
Ce
matin c’est toujours sous un ciel gris que nous quittons notre hôtel. Il est
dimanche matin et tous les vietnamiens sont dans la rue pour prendre leur petit
déjeuner (généralement une soupe).
En
nous dirigeant vers notre objectif de ce matin (la place Ba Dinh) nous
constatons que les réseaux électriques et téléphoniques ne sont pas dans un
meilleur état au Vietnam que dans les autres pays que nous avons visités.
Nous
arrivons à proximité de la place Ba Dinh, célèbre pour être le lieu où repose
Ho Chi Minh, dans un mausolée au style très « soviétique ». Mais il
est impossible d’accéder à la place. A chaque fois que nous arrivons près d’un
accès, un militaire est là pour nous barrer le chemin (pour pouvoir avancer
plus loin il faut avoir un laisser-passer) et nous dire d’aller voir un peu
plus loin. A force de tourner, nous arrivons enfin au seul accès autorisé. Mais
cet accès est embouteillé par la longue file d’attente de ceux qui veulent
aller à l’intérieur du mausolée pour voir la dépouille embaumée de l’oncle Ho. Même
si nous n’avons rien de particulier contre Ho Chi Minh, nous n’avons pas l’intention
d’attendre plus d’une heure pour pouvoir le voir quelques secondes seulement et
surtout pas envie de nous plier à une série de règles qui ne souffrent aucune
exception : l’entrée est refusée aux personnes vêtues de short ou de
manches courtes, aucun objet (sac, appareil photo, téléphone, …) n’est admis à
l’intérieur du mausolée, une attitude respectueuse est exigée à tout moment, il
est interdit de parler et de se moquer, il est interdit d’avoir les mains dans
les poches, il est formellement interdit de prendre des photos, … Nous avons
beau essayer de prendre des petits passages, tenter de prendre les sorties à
contre-sens, rien n’y fait. Chaque fois nous nous faisons refouler.
Ce
n’est qu’à 11 heures, lorsque les visites du mausolée s’interrompent, que nous
pouvons enfin accéder à la place Ba Dinh. Lorsque nous arrivons devant le
mausolée, les derniers visiteurs sont prêts à passer quelques instants avec le
grand homme. Bientôt les portes se refermeront jusqu’à demain matin. Mais
attention, ce n’est pas parce que Ho Chi Minh a retrouvé sa tranquillité qu’il
n’y a plus de règles à respecter. Par exemple : sur la place Ba Dinh il y
a des lignes jaunes qu’il est strictement interdit de franchir. Nous avons
essayé pour voir. Dès qu’un pied passe de l’autre côté de la ligne jaune un
militaire arrive pour chasser l’intrus.
Mais
qui était Ho Chi Minh ?
Né
en 1890, Nguyen Tat, plus connu sous son pseudonyme Ho Chi Minh (celui qui
éclaire) est le fils d’un fonctionnaire, fervent nationaliste. Ho Chi Minh s’installe
à Paris dans les années 1910 où il commence à militer pour l’indépendance
indochinoise. En 1920, il est l’un des membres fondateurs du Parti Communiste
français. Il quitte la France pour la Chine où il fonde l’association de la
jeunesse révolutionnaire du Vietnam. Au début des années 1930, à la demande des
Français, le gouvernement britannique de Hong Kong l’incarcère pour ses
activités révolutionnaires. A sa libération, il voyage en Union Soviétique et
en Chine, avant de regagner son pays en 1941. Agé de 51 ans, il crée le Vietminh,
dont le but est l’unité et l’indépendance du Vietnam. A la veille de la reddition
du Japon en 1945, Ho Chi Minh et ses troupes parviennent à contrôler la majeure
partie du pays. Peu après, avec le retour des Français, le Vietminh entre dans
la résistance armée jusqu’à la victoire à Dien Bien Phu, en 1954. Ho Chi Minh
restera à la tête du Nord-Vietnam jusqu’à sa mort, en septembre 1969, sans voir
la victoire du Nord sur le Sud. Aujourd’hui encore, de nombreux Vietnamiens l’appellent
affectueusement l’oncle Ho. Dans toutes les villes il y a au moins une de ses
statues. Ses photos et ses paroles sont partout (bâtiments officiels, écoles,
panneaux le long des routes, …).
Nous
quittons la place Ba Dinh en passant devant le palais présidentiel, qu’il est
bien évidemment interdit de photographier. J’espère qu’ils ne nous retrouverons
pas !
Nous
sommes dimanche, et comme souvent le dimanche, les jeunes femmes sortent leurs
plus beaux habits pour se faire prendre en photo. On peut aussi se fait prendre
en photo devant les grands hommes (ici Lénine).
En
début d’après-midi nous allons visiter le musée de l’armée ou musée d’histoire
militaire. Nous ne sommes pas les seuls : nous y croisons un groupe de
militaires et d’anciens combattants plutôt sympas, dont l’un d’eux à un look
pas très académique. Le vietnamien sur la quatrième photo ne fait pas partie de
ce groupe, mais il tenait absolument à se faire prendre en photo avec Michèle.
S’il savait qu’aujourd’hui il est sur internet !
Ce
musée est assez intéressant, même s’il ne nous a pas autant passionné que le
musée des souvenirs de guerre que nous avons visité à Ho Chi Minh ville (le
musée le plus intéressant de notre voyage et le musée le plus émouvant de tous
les musées que nous ayons vu à ce jour). La fierté du musée de l’armée de Hanoi
est sans doute le char T54 n°843 qui a mené l’attaque et l’occupation du palais
présidentiel à Saigon le 30 avril 1975 (le char de droite sur la 2ème
photo).
Dans
la cour du musée, où est exposé un grand nombre de matériel militaire (avions,
hélicoptères, chars, …), on trouve cette étonnante et émouvante « sculpture »
réalisée avec des débris d’avions américains et français abattus par l’armée du
Nord-Vietnam.
Nous
finissons notre journée dans un grand parc où se trouvent plein de jeunes (les
filles habillées de manière traditionnelle et les garçons en costumes). L’un d’entre
eux, qui avait envie de perfectionner son anglais (il est mal tombé avec nous !),
est venu nous parler longuement. Il nous a expliqué qu’ils étaient étudiants et
qu’ils venaient fêter la remise de leurs diplômes.