Aujourd’hui
nous partons visiter les environs de Chau Doc en scooter. Le principal objectif
de notre journée est le Mont Sam, à seulement 3 km du Cambodge. Silhouette
majestueuse dressée au-dessus du delta du Mékong, cette colline de près de 300
m est l’un des lieux les plus sacrés du Vietnam.
Avant même d’arriver au pied du Mont Sam nous sommes étonnés par l’ampleur de la foule présente. La route qui longe les deux principaux sanctuaires est noire de monde. Elle est bordée par d’innombrables magasins de souvenirs et d’offrandes, restaurants, boutiques en tous genres et pensions pour les pèlerins. L’atmosphère que l’on ressent ici nous fait penser à une sorte de Lourdes asiatique.
Nous
commençons notre visite par la pagode Tay An. Deux éléphants (un noir et un
blanc) gardent l’entrée de cette pagode très colorée. C’est la première fois
que nous voyons un si grand nombre de fidèles dans une pagode. Il est presque
difficile de s’y frayer un chemin !
Avant
de prendre des photos à l’intérieur de la pagode je me suis demandé si cela
pouvait poser un problème à tous ces fidèles. Assez rapidement un groupe de
femmes est venu à ma rencontre. J’ai eu beaucoup de mal à comprendre ce
qu’elles voulaient. L’une d’elle me montrait du doigt et avec insistance
quelque chose que je ne parvenais pas à identifier. Je me suis même demandé à
un moment si elle ne me montrait pas la sortie pour me signifier de partir. Il
m’a fallu un moment, mais j’ai fini par comprendre : ces femmes voulaient
(et elles ont insisté pendant un bon moment !) que je les prenne en photo
avec Michèle. Pourquoi ? Nous n’avons toujours pas compris ! En tout
cas, elles étaient ravies et nous ont vivement remerciés quand elles sont
parties. Moi, j’avais ma réponse : on peut prendre des photos à
l’intérieur d’une pagode.
Nous
quittons la pagode Tay An pour rejoindre le temple de la déesse Xu situé à
quelques centaines de mètres de là. S’il y avait beaucoup de monde à la pagode
Tay An, ici, les fidèles sont encore plus nombreux : des centaines de
personnes se pressent dans tous les sens et se bousculent pour arriver au plus
près de l’autel principal où des cochons rôtis sont déposés aux pieds de la
déesse en guise d’offrande.
En
sortant du temple nous passons à côté du bâtiment qui sert d’auberge et de
dortoir pour les fidèles. Un groupe d’une douzaine de personnes est installé
par terre, en cercle, en train de manger … un cochon rôti. L’un d’entre eux
nous interpelle et nous invite par gestes à les rejoindre. A peine arrivés, ils
nous offrent un verre d’une espèce de gnole qu’il faut boire cul sec. Quand
nous vidons le verre, toute l’assemblée nous accompagne d’un grand « takeo ! » (nous n’avons pas
trouvé sur internet ce que cela signifie exactement). Après le premier verre
de gnole, nous goûtons au cochon rôti. Il est très bon, même si la viande est
pratiquement froide. Les verres et les morceaux de cochon rôti s’accumulent … Nous
sentons qu’il est temps pour nous de partir car il semble clair maintenant que le
leader du groupe aimerait bien nous soûler. Après un dernier verre et un grand « takeo !» (heureusement la gnole n’est
pas aussi forte que chez nous) nous quittons nos hôtes en les remerciant
chaleureusement. Nous avons passé un super moment avec eux et malgré la
barrière de la langue (aucun ne comprenait le moindre mot d’anglais) nous avons
beaucoup échangé par les gestes et les regards. Ce n’était pas notre meilleur
repas gustativement parlant, mais c’est sans doute celui que nous avons préféré !
Ce repas restera parmi les grands souvenirs de notre voyage.
La
suite de la visite du Mont Sam est la montée au sommet par un escalier de
plusieurs centaines de marches pour profiter du panorama. Le cochon rôti nous a
un peu alourdi alors nous préférons y monter en moto-dop (sorte de moto-taxi).
Nous prendrons l’escalier dans le sens de la descente !
Le
Mont Sam est censé être l’un des plus beaux points de vue du delta.
Malheureusement, une brume de chaleur masque une bonne partie des paysages. On
devine tout de même une campagne totalement plate qui déroule à perte de vue un
tapis de rizières sillonnées de canaux.
Nous redescendons du Mont Sam par l’escalier qui nous fait passer devant une multitude de petits sanctuaires et de boutiques opportunément placées pour désaltérer et nourrir les pèlerins qui font la montée.
Arrivé en bas du mont nous reprenons notre scooter pour aller faire un petit tour dans la campagne environnante. Nous y découvrons une nouvelle race de canards : des canards roses (NB : image non retouchée) ! Il y a bien des flamants roses, pourquoi pas des canards ?
Nous partons discuter avec le « gardien » des canards et nous comprenons : il a les mains tachées de rose, c’est donc artificiel, sans doute pour différencier ses canards de ceux de son voisin.
Sur
la route du retour nous nous arrêtons pour aller voir des rizières. Très vite
quelques jeunes en vélo viennent nous rejoindre.