Vendredi 1er août :
Ce matin le ciel est
bleu avec un tout petit peu de voile blanc. Pas de risque d'orage donc. Un
temps idéal pour aller randonner dans un slot canyon. Notre choix se porte sur
le Water Holes canyon. Ce canyon est situé dans la réserve Navajo, il faut un permis
pour pouvoir s'y rendre. Nous commençons donc notre journée à Lechee (une
petite ville Navajo à côté de Page) pour nous rendre au bureau du Parc de la
Nation Navajo et obtenir nos permis. Comme il y a eu des orages hier soir sur
la région, nous demandons à la personne du parc présente au bureau si elle sait
s’il y a de l'eau dans le canyon. Elle n'en a aucune idée, mais elle téléphone
à une de ses connaissances qui devrait savoir. Sympa de sa part ! Cette
personne lui indique qu'il ne devrait pas y avoir de problème à Water Holes
canyon. Tant mieux !
Munis de nos sésames,
nous partons explorer ce canyon totalement ignoré de la quasi-totalité des
visiteurs de la région alors que nous ne sommes qu'à quelques kilomètres de
Page. La randonnée débute dans un canyon assez large.
A mi-chemin le canyon
se rétrécit et s'approfondit. Nous arrivons dans le slot canyon proprement dit.
Les parois sont joliment sculptées par l'eau et prennent de jolies teintes
lorsqu'elles sont éclairées par la lumière réfléchie par la paroi opposée …
… ou par le flash de l’appareil
photo judicieusement dosé.
Le fond du canyon est
humide, mais reste très praticable. On y rencontre toutefois quelques petites « piscines »
pas très profondes qu’il faut négocier avec adresse si on ne veut pas se
mouiller les pieds.
Nous rencontrons
quelques passages qui commencent à être un peu plus techniques ...
... jusqu'à rejoindre
une chute verticale d'environ 5 mètres de hauteur qui ne peut être franchie que
grâce à une échelle et une corde judicieusement installées.
Après ce premier
obstacle (le plus compliqué à franchir), le canyon reprend de la largeur pour
nous conduire vers un second secteur étroit, plus profond mais plus large que
le premier. Le canyon y présente une physionomie assez différente mais tout
aussi photogénique.
Lorsque nous atteignons
la fin de la seconde section étroite, le canyon se transforme en un lit de
rivière classique. C'est là que nous faisons demi-tour. Avant de rejoindre
notre voiture nous poussons notre exploration sur quelques centaines de mètres
côté aval où nous passons sous la route qui est fermée suite au glissement de
terrain de février 2013. Étrange impression que de voir ce pont si loin
au-dessus de nos têtes.
Page, où nous résidons
depuis quelques jours, est une ville récente. Elle doit sa création à la
construction d'un gigantesque barrage (le barrage de Glen canyon) sur le
Colorado dans les années 60. Ce barrage a donné naissance au lac Powell qui
n'atteignit son niveau de remplissage qu'en 1980 alors que le barrage était
achevé depuis 1966. Avec une longueur de 230 kilomètres, autant dire que nos
photos ne présentent qu'une infime portion de ce « monstre ».
Cet après-midi nous
allons à Yellow Rock, un massif rocheux réputé pour ses teintes jaunes qui
ressortent tout particulièrement en fin de journée. Pour s’y rendre il faut
emprunter une piste, la Cottonwood Canyon road, une piste facile, sur 20/25
kilomètres. Michèle est au volant et au bout de quelques kilomètres, d'un seul
coup, la voiture devient incontrôlable et commence à partir dans toutes les
directions. Heureusement la piste est large et la voiture s'immobilise après
quelques dizaines de mètres en mode hors contrôle.
Nous avons fait une
erreur de débutant : emprunter une piste en période orageuse sans se renseigner
sur son état ! Si nous l'avions fait, on nous aurait certainement déconseillé
de nous y aventurer. En effet, après notre cabriole peu académique, nous
remarquons qu'il n'y a aucune trace de passage depuis les orages d'hier soir,
alors que cette piste est habituellement assez fréquentée. Les autres doivent
être au courant. Ils se sont sans doute renseignés, eux !
Nous descendons de
voiture pour faire l'état des lieux. Nous sommes dans un secteur où les 3 ou 4
premiers centimètres de piste se sont transformés en une espèce de glaise
épaisse très collante. Après quelques mètres seulement dans ce secteur, les
pneus sont enrobés d'une mélasse indécrottable. Ils n'ont alors plus aucune adhérence
et nous avons à peu près autant de contrôle sur la voiture que si nous roulions
sur de la neige avec des pneus slick.
Une seule chose à faire
: demi-tour, si nous y arrivons et direction la route et le bitume. Le
demi-tour n'est pas simple (la voiture
continue à vouloir aller où elle veut et pas où nous lui disons), mais nous y
arrivons. Nous sortons vite de cette zone m...dique et nous faisons un petit
arrêt pour débarrasser la voiture et nos chaussures de quelques kilos
superflus.
Pendant cette pause
nettoyage un énorme 4x4 s'arrête à notre hauteur. Son propriétaire est de la
région et il vient de faire la piste dans sa totalité. Ce sera sans doute le
seul aujourd'hui, mais il faut voir dans quel état est sa voiture ! On ne voit
plus une trace de peinture. Après avoir vérifié que nous n'avons pas de
problème, il continue sa route comme si de rien n'était.
Puisque l'accès à
Yellow Rock n'est pas possible aujourd'hui, nous allons jusqu'à Stud Horse
Hoodoos. Les hoodoos que nous y trouvons sont plutôt imposants et d'une couleur
légèrement verdâtre assez inhabituelle. Dommage qu'une fois encore le soleil ne
soit pas au rendez-vous !
Ce soir nous
n'attendons pas un hypothétique coucher de soleil qui n'a que peu de chances
d'être photogénique et nous rentrons de bonne heure à Page pour aller manger
dans notre restaurant préféré dans cette ville : Fiesta Mexicana. Les fajitas
(petits morceaux de poulet et/ou de bœuf grillés avec oignons et poivrons,
servis accompagnés de haricots rouges, de riz, de guacamole et de tortillas) y
sont excellentes.
distance randonnée(s) de la journée = 9 km / distance randonnées cumulée = 304 km