Dimanche 3 août :
La météo ne s'est pas
trompée : il fait un temps exécrable ce matin. Pluie, pluie et encore de la
pluie. Nous rejoignons notre première étape sur la route 66, Seligman, par
l'autoroute car la vraie route 66 a disparu depuis longtemps entre Williams et
ici.
Seligman est une toute
petite ville qui ne vit que grâce à la route 66 et aux nombreux nostalgiques
qui y viennent en pèlerinage. Les magasins rivalisent d'imagination pour créer
les plus belles et les plus délirantes décorations possibles en rapport avec la
route 66 afin d'attirer les clients. Nous sommes ici au royaume du kitch, mais
toute une ville sur le même registre c'est plutôt sympa.
C'est à Seligman que
débute le plus long tronçon historique de la route 66 encore en service :
environ 200 kilomètres de la route 66 d'origine. Tous ceux qui « font »
la route 66, se doivent de passer ici.
D’une longueur de 3 670
kilomètres, la route 66 reliait Chicago (Illinois) à Santa Monica (Californie)
entre les années 1926 et 1985. Elle
fut la première route transcontinentale goudronnée en Amérique. Les Américains
la surnomment « The Mother Road » ou « Main Street USA ». La
route 66 a été officiellement déclassée en 1985. Si elle n'a plus d'existence officielle,
elle conserve un caractère mythique et est sans doute la plus connue des routes
américaines. Depuis le début des années 1990, des mouvements se sont créés pour
assurer sa préservation, et les initiatives visant à y développer le tourisme
sont de plus en plus nombreuses.
Une centaine de
kilomètres plus loin, dans la minuscule ville de Hackberry, une ancienne
station-service a été transformée en musée-boutique dédié à la route 66.
En fin de matinée la
pluie nous abandonne pour laisser la place à un ciel chargé de nuages avec
quelques éclaircies de temps en temps. A Kingman nous battons notre record du
plein le moins cher : 0,65 €/litre ! Après Kingman la route 66 aborde une
région quasi désertique avec plus de reliefs.
Au cœur de ce désert
montagneux nous nous arrêtons à Oatman, une ancienne ville minière fondée au
début du 20ème siècle et qui a produit de grandes quantités d'or
jusqu'à la fin des années 1930. Aujourd'hui cette petite ville, qu'on croirait
toute droit sortie d'un western, présente une caractéristique assez
inhabituelle : elle est envahie par des ânes sauvages. Ces ânes sont les
descendants de ceux qui étaient utilisés pour l'exploitation des mines et qui
furent abandonnés lorsque ces dernières stoppèrent leurs activités.
À Oatman on croise les
ânes partout, y compris sur les trottoirs couverts où ils se mettent à l'abri
lorsqu'il pleut.
Juste à la sortie
d'Oatman nous sommes pris dans un orage de courte durée mais d'une violence
incroyable. Par moment nous avons presque l'impression que la voiture va
s'envoler.
Celui-là aussi, quand
il va s'y mettre, il vaudra mieux ne pas être dessous.
Et bien nous y avons eu
droit et effectivement l'orage a été violent. La preuve, nous n'avons jamais pu
atteindre l'hôtel où nous avions prévu de dormir. Une rue s'est transformée en
torrent juste devant nous ! La ville reste plongée dans le noir pendant près de
deux heures. Plus d’électricité nulle part !
Ce soir nous dormons à
Lake Havasu City. La Californie est juste à quelques pas, de l’autre côté du
Lac Havasu formé par le Colorado.
distance randonnée(s) de la journée = 0 km / distance randonnées cumulée = 306,5 km