Dimanche 17 août :
Puisque nous avons vu
il y a une quinzaine de jours (lors de notre premier passage à Page) que les
tarifs de Upper Antelope canyon étaient devenus aberrants et que nous avons
tout de même envie d'aller faire un tour dans ce fabuleux canyon, nous décidons
d'aller à Lower Antelope canyon, le prolongement de Upper, côté bas. La partie
basse d'Antelope canyon est un peu moins touristique. Le tarif reste donc
raisonnable et on peut espérer qu'il y ait un peu moins de monde.
Le meilleur moment de
la journée pour venir ici, c'est tôt le matin afin d'éviter que les rayons de
soleil ne soient déjà dans le canyon (sinon les contrastes sont trop importants
entre zones au soleil et zones à l'ombre) et qu'il y ait trop de visiteurs sur
place. Pour être tranquilles, nous décidons d'arriver un peu avant l'ouverture
(8h). Nous sommes devant les grilles à 7h30 et deux voitures sont déjà là. A
8h, quand les grilles ouvrent, il y a une bonne trentaine de véhicules dont
deux bus. Pour ce qui est d'être à l'écart des foules, c'est mort !
Nous sommes les
deuxièmes au guichet, au moins nous sommes sûrs de partir avec la première
visite guidée. Il est possible de faire la visite seul, mais pour cela il faut
payer plus cher (officiellement on achète un pass photographe) : plus de 100
euros pour deux personnes !
Notre groupe est
composé d'une bonne trentaine de personnes, dont pas loin de la moitié de
français. Difficile de faire des photos avec tout ce monde dans un canyon qui
au plus ne fait que deux ou trois mètres de large.
Nous trouvons toutefois
une solution pour être un peu plus au calme : nous restons à la traine, et nous
nous faisons distancer par notre groupe. En veillant à ne pas se faire
rattraper par le groupe qui suit pas très loin derrière, nous arrivons à avoir
un peu de tranquillité. Mais nous ne sommes pas seuls, d'autres on eut la même
idée que nous. Nous formons ainsi un petit « gruppetto » de sept
personnes, dont trois américains très sympas originaires du Massachussetts.
Nous pouvons maintenant,
pendant une heure et demie, profiter de ce magnifique slot canyon. Cette fois,
c'est l'eau qui a eu du génie. Elle a transformé les deux parois du canyon en
d'immenses draperies de roches qui semblent onduler sous l'effet d'un vent venu
de nulle part. Mais trêve de bla-bla, place aux photos.
Ce qu'il y a de plus
beau dans ce canyon, ce sont souvent des détails, surtout lorsqu'ils sont
empreints d'une douce lumière réfléchie. On a alors, sur la même image, une
gamme de couleurs qui va de l'orange vif, presque or, jusqu'au brun très foncé,
presque noir. Un régal pour les yeux.
Après une heure et
demie d'émerveillement dans le monde extraordinaire des slot canyons, nous
refaisons surface en émergeant au travers de cette toute petite fissure.
Difficile de croire
qu'en dessous de cette insignifiante craquelure se cache un monde fantastique.
Mais n'oublions pas que
ces canyons, aussi fascinants qu'ils soient, n'en restent pas moins
terriblement dangereux. Ici sont morts, emportés par les flots en furie, 11
personnes (dont 7 français) le 12 août 1997.
Cet après-midi nous
décidons d'aller faire la randonnée de Yellow Rock. C'est en essayant d'aller
au départ de cette randonnée, qu'il y a 15 jours nous avons failli nous
embourber sur la Cottonwood Canyon Road. Mais pour vraiment apprécier cette
balade, il faut la faire lorsque le soleil est bas afin qu'il fasse joliment
ressortir les couleurs. C'est donc en milieu d'après-midi que nous prenons la
route. Nous réempruntons la Cottonwood Canyon Road, une piste que nous
apprécions toujours autant. Les paysages y sont stupéfiants.
La randonnée pour
Yellow Rock n'est pas longue, mais elle est loin d'être facile. Il faut
atteindre un plateau, plus de cent mètres au-dessus du niveau où nous
démarrons, et le seul accès possible est un éboulis rocheux plus ou moins
consolidé. L'ascension est très très escarpée et le sol pas vraiment sûr. Cette
montée est non seulement épuisante, mais également très impressionnante.
nous nous sommes garés sur la piste
tout en bas (flèche rouge)
et nous sommes montés par le creux
dans le relief (flèche jaune)
Une fois sur le
plateau, nous arrivons rapidement à Yellow Rock, une immense colline rocheuse
dont la couleur dominante est, comme son nom l'indique, le jaune.
Mais il n'y a pas que
du jaune à Yellow Rock, on y trouve aussi du blanc, de l'orange et du rouge.
Tous ces mélanges de couleurs forment de superbes compositions.
Après une bonne heure
et demie sur place, il est temps de redescendre si nous voulons rentrer avant
qu'il ne fasse nuit. Juste avant la descente dans les éboulis nous faisons un
petit détour pour aller jeter un coup d'œil à une formation rocheuse
particulièrement bien mise en valeur par les derniers rayons du soleil.
La descente dans les
éboulis est moins fatigante que la montée, mais elle est encore plus
impressionnante et un peu plus dangereuse (les risques de glissades incontrôlées
sont élevés si on ne fait pas attention).
dans le rond jaune on peut apercevoir
Michèle
Finalement nous avons
quitté Yellow Rock juste à temps car peu de temps après avoir récupéré notre
voiture nous sommes rattrapés par la nuit.
Contrairement à ce que
nous avions prévus initialement, nous ne resterons pas une journée de plus dans
les environs pour aller camper sur le bord du lac Powell. Demain nous partirons
un peu plus au sud.
distance randonnée(s) de la journée = 7,5 km / distance randonnées cumulée = 399 km