Mercredi 9 avril :
Aujourd’hui
nous louons un scooter pour aller visiter les tombeaux impériaux qui sont disséminés
le long des rives de la rivière des Parfums, à quelques kilomètres de la ville
de Hué. Ce matin il fait beau et nous partons de bonne heure. La circulation
dans le centre-ville est intense comme vous avez pu le voir sur les photos de
notre billet du 7 avril et la conduite relève de l’exploit, heureusement
Jean-Michel s’en sort plutôt pas mal. La conduite à adopter est simple :
il faut rouler lentement et se dire que tous les autres conducteurs sont des
dangers potentiels et qu’ils peuvent faire n’importe quoi à n’importe quel
moment (rouler en sens inverse, couper la route, griller un feu rouge,
faire demi-tour, s’arrêter au milieu de la route pour téléphoner … tout cela
sans prévenir bien sûr !).
Le
gros problème pour visiter les tombeaux sans passer par un tour organisé
consiste à se diriger dans la campagne des environs de Hué avec quasiment aucun
panneau de signalisation et seulement une carte sommaire. Heureusement nous
rencontrons quelques vietnamiens qui nous aideront à nous diriger. Une
vietnamienne, voyant que nous étions égarés, nous a même dit de suivre son
scooter pour nous remettre dans la bonne direction. Sympa de sa part !
Les
tombeaux impériaux situés dans les environs de Hué sont ceux de la
dynastie des Nguyen (1802-1945). Les empereurs étant très soucieux de leur vie
dans l’au-delà ont fait construire des édifices grandioses, à la fois palais et
tombeaux. Avant d’être leurs dernières demeures, ces bâtiments leur servaient
de résidences secondaires. En plus du palais, on trouve communément une vaste
esplanade avec des statues de mandarins et de leurs montures (cheval et
éléphant), un pavillon qui abrite une stèle narrant la biographie de l’empereur,
un temple qui lui est dédié et le tombeau proprement dit.Tous ces édifices sont
agrémentés de nombreuses pièces d’eau et de zones boisées et fleuries.
Plusieurs
dizaines de tombeaux plus ou moins grands parsèment la région de Hué. Nous n’en
visiterons que trois.
Le
premier, le tombeau de Tu Duc, fut construit entre 1864 et 1867. Il est le plus
visité et certainement l’un des plus impressionnants des mausolées impériaux. Tu
Duc était passionné de poésie et il conçut son mausolée comme un véritable parc
d’agrément pour sa vie éternelle. Ce mausolée compte pas moins de 50 édifices
répartis sur 12 hectares.
En
route pour le tombeau de Khai Dinh, nous nous arrêtons au belvédère de Van Canh
qui offre de jolis points de vue sur la rivière des parfums.
Nous
poursuivons notre route en direction du tombeau de Khai Dinh. Lors de la
traversée d’une petite rivière, nous assistons aux opérations de déchargement
de bateaux de sable. Ce sable, qui a été extrait par pompage dans le lit de la
rivière des Parfums, est déchargé à la main !
Le
tombeau de Khai Dinh est une véritable folie architecturale, totalement kitch
mais très impressionnante. Ce tombeau rompt avec l’harmonie des autres
mausolées et ne cherche pas à se fondre dans la nature environnante. A
l’intérieur du bâtiment servant de tombeau, glaces, tessons de céramique et
mosaïques colorées composent des bas-reliefs élaborés. Ce tombeau fut le
dernier construit (entre 1920 et 1931). Son édification coûtât extrêmement cher
et nécessitât même l’importation de matériaux de France, Chine et Japon.
L’empereur Khai Dinh mourut à 40 ans, avant d’avoir vu la fin de la
construction de son mausolée.
Le
dernier tombeau que nous visitons est le tombeau de Minh Mang. Tout entier voué
à la peinture, à la poésie et à la philosophie, c’est l’un des plus majestueux
avec celui de Tu Duc. L’empereur dessina lui-même les plans mais mourut avant
le début des travaux (1840-1843). Construit sur un axe de 700 mètres de long,
les constructions sont réparties sur 28 hectares au milieu de douces collines.
C’est un modèle d’harmonie avec la nature et d’immenses pièces d’eau
l’environnent superbement.
Après
notre tour parmi les tombeaux impériaux, nous partons visiter un pont couvert situé
dans le petit village de Thanh Thoan. Avec beaucoup de chance et le sens de
l’orientation de Jean-Michel, nous trouvons le village. Le pont couvert,
construit en 1776, est très beau et remarquablement conservé. Les habitants du
village de Thanh Thoan sont en pleine effervescence, comme à Hué, car ils
préparent la 8ème édition du Festival de Hué qui se déroulera du 12
au 20 avril sur le thème du « Patrimoine Culturel ». Nous n’y
participerons pas car ce matin nous sommes allés prendre nos billets de train
pour Nin Binh : départ le 11 avril à 5h11 pour un voyage d’environ 11
heures.
En
rentrant à Hué, nous prenons des petites routes qui serpentent dans de jolis
paysages campagnards. Nous traversons des rizières et rencontrons des paysans
qui pratiquent encore des techniques d’irrigation manuelle pour alimenter en
eau leurs rizières. Contente de voir que nous nous intéressons à elle, une vietnamienne
proposera même à Jean-Michel de venir essayer son travail. Pas si facile que ça,
une vraie séance de musculation !