Jeudi 27 mars :
Ce
matin nous quittons notre hôtel en taxi pour la gare où nous devons prendre
notre train pour Nha Trang à 9 heures pour faire 410 km. Nous sommes très
surpris car le train part bien à 9 heures précises. L'heure d'arrivée est prévue
à 16h30 et il doit faire 3 arrêts en gare. Lorsque nous avons pris nos billets
nous avions le choix entre des couchettes (eh oui ils voyagent en couchettes de
jour), des « soft seat » (sièges mous) en wagons climatisés ou des banquettes
en bois dans des wagons non climatisés avec du grillage aux fenêtres. Nous
avons pris les « soft seat », les sièges sont en très mauvais état
mais inclinables. Il y a même la télé écran plat qui va nous accompagner en musique tout le long du voyage.
Ce
qui fait le folklore de ce train ce sont les très nombreux préposés que nous
décidons d'appeler "CHEFS" tellement ils se prennent au sérieux. Il y
a le chef des places : pas question de ne pas être à la bonne place (nous
avons eu aussi le cas dans les bus). Le chef du comptage au bout d'une heure
n'a toujours pas fini de compter les voyageurs de son wagon. Le plus drôle est
le chef des rideaux car il faut que les rideaux soient fermés. Le chef des
poubelles ramasse les poubelles et le chef du balayage balaie les allées.
D'autres chefs circulent sans arrêt et ont l'air préoccupé par on ne sait quoi.
De très nombreux vendeurs de la compagnie du train vendent boissons, riz,
brochettes, œufs, saucisses.... et des vendeuses "clandestines" de
fruits et poissons séchés jouent à cache-cache avec les chefs. Nous agaçons le
chef des rideaux car nous voulons voir le paysage donc dès qu'il ferme les
rideaux nous les ouvrons à nouveau et inlassablement il repasse nous les
fermer. Tout cela nous a bien amusés.
Avant
le troisième arrêt il y a un grand bruit et une vitre du train se casse
(heureusement c'est une vitre feuilletée) mais les chefs sont débordés car une
grosse cargaison de colis est à monter à l'arrêt du train qui arrive en gare.
Des cartons sont mis partout et bloquent même la descente du train. Un homme qui
a aidé à charger les colis a été obligé de sortir par la fenêtre de secours
parce ce que le train avait démarré, incroyable mais vrai. Michèle a voulu
prendre une photo mais un des chefs le lui interdit.
Malgré
les interdictions du chef des rideaux nous voyons de jolis paysages. En premier
nous traversons des forêts d'hévéas et des cultures de manguiers. A mi-chemin
sur des dizaines de kilomètres nous traversons des cultures de fruit du dragon.
C'est notre fruit préféré (il y en a à chair rose comme la photo et à chair blanche). Nous en achetons souvent.
Dès
notre arrivée une multitude de chauffeurs de taxi nous "saute" dessus
mais peine perdue car Jean-Michel sait avec quelle compagnie il faut aller et
nous faisons des mécontents qui nous le font savoir.